La plateforme a été mise en ligne en 2018 et maintenant qu’elle a 5 ans, nous revenons sur les principales réalisations.
Jusqu’à présent, 55 utilisateurs se sont inscrits et ont caractérisé près de 1 600 pylônes dans 10 pays différents, 4 européens (Espagne, Royaume-Uni, Grèce et Portugal), 2 asiatiques (Népal et Malaisie), 2 africains (Maroc et Zimbabwe) et 2 sud-américains (Argentine et Pérou). Le pays qui compte le plus grand nombre de pylônes électriques enregistrés est le Maroc, avec 578, suivi du Népal avec 452 et de l’Espagne avec 280 ; ce dernier pays compte le plus grand nombre d’utilisateurs. L’information recueillie comprend plus de 120 cas de mortalité, principalement des électrocutions ; il n’y a que 4 enregistrements de collisions, 3 en Espagne et 1 au Maroc, ce dernier impliquant un vautour fauve. Les corbeaux et les cigognes représentent une grande partie des décès, respectivement 35 et 17, tandis que les oiseaux de proie représentent ensemble 52, d’au moins 7 espèces différentes (vautour fauve, balbuzard pêcheur, aigle de Bonelli, circaète Jean-le-Blanc, buse féroce, buse variable, faucon lanier). Dans 25 cas, l’espèce n’est pas identifiée, généralement en raison du type de restes trouvés (os et/ou quelques plumes), dont 4 sont des mammifères (probablement de petits carnivores).
En ce qui concerne le type de supports où se concentrent la mortalité, pratiquement 50 % sont des pylônes d’ancrage avec des traverses horizontales, une configuration dans laquelle la dangerosité provient de la faible longueur de la chaîne d’isolateurs ; 41,7 % ont des isolateurs dressés, disposés au-dessus des consoles de la traverse, soit horizontalement, soit en formant un triangle, des configurations qui sont presque toujours très dangereuses. Les 9,2 % restants sont des supports avec des isolateurs suspendus ; bien qu’en général cette disposition ne soit pas très dangereuse, dans ce cas elle coïncide avec une traverse en nappe-voûte avec une traverse inférieure où les oiseaux, lorsqu’ils se perchent, sont très proches du conducteur central ; il s’agit d’une conception très répandue au Maroc, où se situent ces cas.
La plateforme e-faunalert a pour objectif de continuer à s’améliorer et à servir dans les années à venir pour faciliter le travail de collecte de données sur les interactions entre la faune et les lignes électriques et pour aider à identifier les points les plus dangereux afin de mettre en œuvre des solutions.
Types de groupes faunistiques affectés par des événements d’électrocution ou de collision, en pourcentage, selon les données collectées par les utilisateurs via l’application e-faunalert entre 2019-2023. ©UICN