Les résultats de la première campagne de dénombrement des rapaces rupicoles diurnes du Maroc, menée en 2019, ont été présentés dans un rapport technique, disponible en français. Il fournit une première image claire de la distribution géographique des populations de ces oiseaux au Maroc. L’étude sur l’incidence des menaces pour les oiseaux de proie révèle également l’existence de sources importantes de mortalité liées à l’électrocution dans les lignes électriques dangereuses.
Mise en œuvre par le Département des Eaux et Forêts du Maroc et le Centre de coopération pour la Méditerranée de l’UICN, avec le soutien technique du gouvernement régional de l’Andalousie et la collaboration d’experts et d’institutions des deux rives de la Méditerranée, l’initiative contribue à élargir les connaissances sur les populations de ces espèces et leurs menaces, comme exemple de coopération transfrontalière et de travail collaboratif entre le Secrétariat de l’UICN et ses organisations membres.
Tout au long de l’année 2019, diverses missions sur le terrain ont été organisées, avec la participation de plusieurs organisations et experts marocains et étrangers. Lors de cette première campagne, le dénombrement s’est focalisé sur les grands rapaces rupicoles diurnes et sur l’étude de ses menaces.
Les principales espèces ciblées étaient : Aigle royal et Bonelli, Buse féroce, Faucon lanier, pèlerin et crécerellette, Gypaète barbu, Vautour fauve, de Rüppell et percnoptère, et Balbuzard pêcheur.
Ce groupe d’oiseaux subit les effets négatifs de différents types de menaces telles que la fragmentation et la destruction de leurs habitats, le braconnage, l’impact des infrastructures électriques ou l’utilisation de poison, de pesticides, de produits chimiques et d’autres polluants.
Les résultats de cette expérience sont considérés comme très satisfaisants par les entités participantes. L’initiative a également permis de renforcer le réseau de travail sur la conservation des rapaces au Maroc et les capacités des principaux acteurs concernés.
POINTS NOIRS DE MORTALITÉ
Des travaux préliminaires sur l’incidence des menaces pour les rapaces au niveau régional ont révélé l’existence de sources importantes de mortalité liées à l’électrocution dans les lignes électriques dangereuses.
Cette étude de terrain au niveau national a permis d’étudier certains des facteurs de mortalité non naturelle, couvrant près de 400 km de lignes électriques. Au cours de ces inspections, les restes d’au moins 211 oiseaux ont été repérés sous les lignes électriques, révélant de nouveaux « points chauds » de mortalité.
Le Maroc est un territoire clé pour les oiseaux de proie. Non seulement il accueille un nombre important de ces espèces, mais il fait également partie de la voie de migration de la Méditerranée occidentale. Ce territoire est également un lieu d’interaction entre les populations d’Afrique du Nord et du sud de l’Europe. Plus de 40 espèces de rapaces, tant nicheurs que migrateurs, ont été observées sur le territoire marocain, dont plusieurs nécessiteraient des mesures de conservation planifiées comme c’est le cas pour le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) ou le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus).